always pure
always better
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Le regard figé sur l'horloge en plein cœur de la nuit. Par quelle audace, le jeune héritier s'était-il aventuré dans le salon noir de sa maison ? Aucune audace, seulement de l'ennui et une crainte naissante. Ses entrailles s'emmêlaient les unes dans les autres et se serraient, l'empêchant presque de respirer. Il observait les aiguilles qui avançaient, tic et tac, tic puis tac, tic tac. Bientôt, le soleil se lèverait à l'est et ça serait l'heure d'aller prendre ce train et de partir à l'école pour une nouvelle année, pour un nouveau mensonge. Tommen s'y était préparé, ou c'est ce qu'il aimait se dire. Alors pourquoi était-il là ? Il attendait que l'horloge sonne, comme le glas de sa dernière heure, mais également comme une libération. A l'école, Tommen était libre - mais prisonnier à la fois -, libre de se moquer de ce nom, fardeau ô combien trop lourd, libre d'être lui-même et libre de ne plus jouer au frère aimant envers Nymeria, cette sœur qui considérait comme une étrangère. Après tout, elle lui rendait bien, elle l'avait toujours rejeté à cause de ses choix. En grandissant, Tommen s'était naturellement éloigné d'elle et il la craignait comme la peste. Tic, tac.
Tic et puis tac.
Tic, tac.
La grosse horloge sonne.
Sept coups.
Libération.

Les jours s'étaient écoulés très rapidement. Cela faisait déjà deux semaines que Tommen avait quitté ce fauteuil poussiéreux, comme le salon sans foyer des Black et cette horloge. Le jeune homme n'avait toujours pas croisé son ainée et c'était tant mieux. Il sortait de son cours de potions et marcha sans un mot sur les pavés froids et humides. Les murs dégoulinaient d'eau froide, de l'eau qui venait du lac noir. Tommen détestait cet endroit. Il n'avait rien de chaleureux et lui rappelait trop le 12 square grimmaurd. Il se dépêchait toujours de remonter à la surface pour respirer. Il dépassa rapidement quelques élèves et monta les premières marches en serrant contre lui, sa robe de sorcier. Un frisson le frappa jusqu'à l'échine. C'est là qu'il vit Nymeria. Elle était accompagnée par sa cour, des vipères sans crochet qui la suivaient comme si elle était une divinité. Tommen ne voulait pas la voir, il ne souhaitait même pas qu'elle sache qu'il était là alors il fit demi-tour, rapidement et bouscula plusieurs élèves dont des camarades à lui. Il n'allait pas bien. Pas bien du tout. Son couple avec Freya battait de l'aile et Nymeria n'avait jamais cru que Melisandre et lui étaient véritablement ensemble. Elle se doutait que quelque chose de plus lourd, plus grave se cachait en dessous et face à elle, Tommen ne savait pas s'il parviendrait à lutter une nouvelle fois. Ses pas résonnaient dans les cachots tandis qu'il essaya d'ouvrir une salle de classe fermée, il n'y parvenait pas. Le sorcier pesta et se cacha dans un vieux couloir sombre, plongé dans la pénombre. Il colla son dos contre le mur et sentit sa robe devenir froide, glaciale et s’humidifier. Il s'en moquait bien. Il ne voulait pas voir sa soeur. Pourquoi ? Pourquoi fuir ? Cette folie qui s'imprégnait de lui, sous sa peau, dans ses veines... Tommen ne se reconnaissait pas. D'ordinaire autoritaire, téméraire et vindicatif, il aurait bravé la tempête, mais plus maintenant. Il était terrifié, bêtement terrifié.
Tommen se meurt.
Un petit garçon apparaît.
Effrayé, déchiré, brisé.

Une profonde respiration. Il fallait reprendre le contrôle de la situation et ne pas craindre Nymeria. Après tout, que pouvait-elle faire ? Rien. Elle n'était qu'une sorcière, l'égale de Tommen alors pourquoi la craindre ? Black passa sa main sur son visage, essayant de faire fuir cette voix qui lui glissait des mots à glacer le sang. Si Nymeria découvrait sa relation avec Freya, elle s'en prendrait à elle et déjà, les flammes de la colère brûlaient sur la petite amie du sorcier. Non. Ce n'était pas possible. Tommen prit une profonde respiration et se concentra pour revenir à la réalité. Il tendit l'oreille. Aucun bruit, aucun pas. Ses camarades devaient être en route pour le prochain cours, tant pis. Les serpents avaient rejoint leur nid, il pouvait sortir. Tommen fit un pas, puis deux et sortit des ombres. Il observa le couloir, il était vide. Il expira et sentit la peur se dissiper et disparaître. Le sorcier reprit sa marche pour sortir des cachots. Il avança vers les marches, mais se stoppa. Il sentit sa présence. Juste derrière lui, comme son ombre. Tommen tourna légèrement la tête et croisa les pupilles sombres, les mêmes que les siennes, de sa soeur. Sa gorge se noua et il essaya d’esquisser un sourire narquois, en vain. « Tu m'attendais ? » lança-t-il en faisant enfin face à elle. « Je n'ai pas de temps à t'accorder, Nymeria »